Mark Cetilia: Impact + Aftermath

C’est la première fois que l’on parle d’une production de Mark Cetilia en solo, mais c’est en 2011 que l’on découvrait Mem1, le projet qu’il mène en parallèle avec son épouse. Ensemble, ils gèrent également le label Estuary Ltd. sur lequel ils ont notamment sorti en 2014 un album de Blevin Blectum.

Quatre ans après Mem1, on ne savait plus vraiment à quoi s’attendre avec cet album, ne faisant pas vraiment de distinction entre les deux protagonistes de cette formation. Or Mark est celui qui œuvre aux machines, l’expérimentateur qui fait de la recherche sonore alors que Laura, de formation classique, se produit principalement au violoncelle. Ce petit rappel / cette petite présentation effectué(e), on s’étonnera moins de l’approche particulièrement expérimentale de ce disque, composé de deux pièces de 23 et 35mn.

Dès le début, l’écoute de cet album est un peu rude puisque même au casque, il nous faudra bien attendre une trentaine de secondes avant de deviner un léger bruit sourd, une sorte de ronronnement de machine qui s’élève très progressivement. On peut penser à ce moment à un avion qui traverse le ciel mais bientôt des souffles, fins grésillements, sifflements suraigus et autres textures rugueuses et arides viennent s’en mêler. De part la nature des sonorités invitées, on frôle déjà le bruitisme, mais le volume sonore ne cesse lui aussi de monter, atteignant son apogée au bout de 22-23mn. D’une ambient quasi inaudible, ce Pulse Shape 22 évolue donc vers une bruitisme minimal au sein duquel on perçoit à peine quelques variations et oscillations de tonalités.

Plus courte, la seconde pièce emprunte un schéma similaire, tout en restant plus apaisée. On démarre cette fois par un souffle clair et cette clarté est la principale caractéristique qui distingue les deux pièces. Les souffles se superposent, quelques sifflements stridents se mettent à osciller et tous ces éléments varient en intensité, tonalité et tempo. Au bout d’un moment on se laisse bercer par ce chant de machines qui nous évoque presque une nuit d’été à la campagne, au bord d’une rivière, l’espace sonore étant habité par les chants et les cris d’une multitude d’insectes.

Bien avant la fin de ce Palinopsia, on perd le contact. à force de décliner, le son devient inaudible, terminant l’album un peu comme il a commencé, abandonnant l’auditeur avec un disque particulièrement expérimental et minimaliste. -Fabrice Allard


EtherReal (2013)